Tendances du marché automobile français
Electrification, automatisation et connectivité sont les principales tendances du marché automobile français. Tous trois interconnectés, ils sont essentiels au succès des constructeurs automobiles et de leurs fournisseurs. Ces tendances bouleversent le monde de l’automobile et façonnent son avenir encore plutôt flou.
Tout au long de l’année 2019, nous avons assisté à la concurrence accrue des acteurs de l’automobile traditionnelle dans le domaine des voitures électriques et des voitures autonomes. Dans le même temps, de nouveaux concurrents sont arrivés avec des compétences fortes en digital, offrant de nouveaux services de mobilité connectée et conquérant chaque jour de nouveaux marchés.
À l’approche de 2020, les constructeurs automobiles commencent à redéfinir leurs stratégies pour les années à venir.
C’est pourquoi nous avons décidé de préparer un bref aperçu des principales tendances de l’industrie automobile française et des stratégies des groupes automobiles français pour faire face à ces nouveaux défis.
Examinons de plus près chaque tendance.
Électrification
Avec plus de 27 000 points de charge, la France est prête pour le développement de la mobilité électrique. Depuis le début de l’année, le marché français des véhicules électriques rechargeables (ECV, electric chargeable vehicle) a augmenté de 35,9% avec 42 244 immatriculations. La France représente près de 14% du marché européen des ECV et occupe le troisième rang en termes d’ECV enregistrée au cours des trois premiers trimestres de 2019, après l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Les experts prévoient que d’ici 2025, seulement 26% de la production automobile européenne sera consacrée aux véhicules conventionnels. La conception des motopropulseurs hybrides légers prévaudra avec une part de production de 47%, suivie de l’électricité (14%) et de l’hybride intégral (12%).
Les deux constructeurs français, PSA et Renault, élargissent leur gamme avec de nouveaux groupes motopropulseurs électrifiés.
Aujourd’hui, Renault est l’un des leaders sur le marché européen des véhicules électriques, où Renault ZOE est le deuxième véhicule électrique le plus populaire, avec 31 182 voitures vendues au cours des huit premiers mois de 2019. Renault est également le premier constructeur à disposer d’une gamme complète de véhicules électriques, y compris Renault ZOE, Kangoo ZE, Fluence ZE, RSM SM3 ZE et Twizy.
Tirant parti de la technologie Mitsubishi utilisée dans les voitures électriques hybrides rechargeables, Renault prévoit d’électrifier plus de 50% de sa gamme d’ici 2020. Les véhicules entièrement électriques couvriront les principaux segments de l’offre de Renault et représenteront 20% du produit de l’entreprise.
De même, PSA affirme que 100% de sa gamme de véhicules sera électrifiée d’ici 2025. Cela pourrait être possible grâce à la flexibilité technologique et industrielle de PSA avec une production basée sur deux plates-formes modulaires, multi-énergies et globales: CMP (Common Modular Platform) et EMP2 (Efficient Modular Platform 2).
Conduite autonome
Les voitures autonomes sont doucement mais sûrement en train de devenir une réalité puisque tous les principaux constructeurs automobiles investissent énormément dans le développement des technologies nécessaires.
En fait, l’Aide à la Conduite Automobile (ACA) (la technologie clef pour les véhicules autonomes) est l’un des segments électroniques de l’automobile qui connaît la plus forte croissance.
Les constructeurs français suivent minutieusement la tendance mondiale de l’automatisation automobile, en essayant d’obtenir des avantages concurrentiels significatifs pour l’avenir.
Renault-Nissan-Mitsubishi prévoit de produire d’ici 2022 un «Robo-véhicule» entièrement autonome, qui ne nécessitera aucune intervention du conducteur. Jusque-là, ils prévoient l’introduction progressive de nouvelles fonctionnalités telles que la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’assistance au maintien de la voie et le freinage d’urgence automatisé dans toutes les gammes de leurs voitures.
De manière similaire, PSA a lancé le programme AVA « Véhicule autonome pour tous », qui rassemble de fonctions d’assistance à la conduite déjà existantes sur leurs véhicules. Ce programme conduira éventuellement à la création d’une voiture entièrement autonome. PSA a une objective de construire une voiture autonome simple et intuitive offrant une expérience de conduite sûre et confortable.
Les groupes automobiles français ne sont pas seuls confrontés aux défis des technologies de conduite autonome. Ils bénéficient souvent du soutien de diverses institutions de recherche et développement indépendants, telles qu’UTAC CERAM, Mov’eo et VEDECOM.
En 2018, UTAC CERAM a lancé un centre d’innovation dédié au développement et aux essais d’homologation de véhicules connectés et automatisés, appelé TEQMO®. Plus de 12 km de pistes d’essais et d’installations associées sont situés au centre du légendaire Autodrome de Linas-Montlhéry (Ile de France).
Par ailleurs, deux grands pôles d’innovation français travaillent sur ce sujet, Mov’eo, le pôle de compétitivité dédié à la mobilité du futur, et VEDECOM, l’institut français de recherche partenariale publique-privée et de formation dédié aux mobilités durables: écologiques, autonomes et partagées.
Voitures connectées
Probablement l’une des tendances les plus importantes, étant donné que 100% des nouvelles voitures devraient être connectées d’ici 2025.
Lorsqu’une voiture cesse d’être un produit et devient un service, elle nécessite une meilleure connectivité avec l’environnement extérieur. Les voitures connectées sont des véhicules capables de communiquer avec le monde extérieur. Cela inclut la communication avec d’autres véhicules pour éviter les collisions ou avec l’infrastructure routière pour détecter les accidents et analyser les conditions météorologiques.
Lorsque nous parlons de connectivité, nous ne parlons pas uniquement d’expérience multi-écrans ou d’infotainment connecté. Les voitures connectées ont été dans une plus grande mesure développées en raison de l’urbanisation massive et de la création de nouveaux modes de mobilité tels que le car-sharing et le car-hailing.
La France est le marché le plus performant du covoiturage « peer-to-peer » (P2P) en Europe. Le P2P représente près de 90% de l’autopartage avec plus d’un million d’utilisateurs en 2018.
PSA et Renault ont tous deux lancé leur service de covoiturage. Environ 1 400 véhicules électriques en flotte sont déployés à Paris, dont ceux de Moov’in Paris (Renault) et de Free2Move Paris (PSA).