Voitures sans permis: l’avenir du phénomène français
En découvrant le monde de l’automobile, vous êtes probablement tombé sur ce phénomène rare et extrêmement français.
Voitures sans licence, minicars, quadricycles légers, L6e-BP, pots de yaourt, VSP… Petites et lentes, ces voitures ont récemment attiré l’attention de grands constructeurs automobiles tels que PSA Groupe et SEAT, malgré l’effondrement progressif de Renault TWIZY en Europe.
Cependant, cette fois, l’approche de ce type de mobilité est très différente. Alors que le marché global est en train de passer du concept de voiture au paradigme des solutions de mobilité, les véhicules sans permis peuvent trouver leur place dans la niche de l’autopartage urbain.
Qu’est-ce que ce, la Voiture Sans Permis ?
Entre les cyclomoteurs et les motos, d’un côté, et les voitures particulières, de l’autre, il existe une lacune, occupée par des véhicules légers à quatre roues. En France, nous appelons ces véhicules «Voitures Sans Permis».
En effet, les quadri-mobiles légers de la catégorie L6e peuvent être conduits sans permis à partir de 16 ans dans de nombreux pays européens (14 ans en France). Cependant, pour conduire un micro-car en France, vous devrez acquérir un permis AM ou BSR, le même certificat de sécurité routière que celui requis pour la conduite de scooters.
Les voitures sans permis sont limitées à une vitesse maximale de 45 km/h, une puissance maximale de 6 kW, 2 sièges, et un poids maximal de 425 kg. En plus, à partir de 2016, les voitures sans permis correspondent exclusivement à la catégorie L6e-BP, identifiée par son utilisation principale, le transport de passagers.
Le Marché de la Voiture Sans Permis en France
Le marché des voitures sans permis était à son apogée avant la crise économique mondiale de 2008. Plus de 15 000 véhicules légers à quatre roues neuves ont été immatriculés en France en 2007.
Aujourd’hui, la France représente plus de la moitié des ventes de voitures sans permis en Europe avec près de 13 000 véhicules neufs immatriculés en 2018.
La France est également le principal producteur de VSP. Environ 30 000 véhicules sont produits dans l’Hexagone chaque année. AIXAM et Ligier-Microcar, les deux grands constructeurs français de voitures sans permis, représentent plus de 85% de la production.
Voitures Sans Permis Électriques
Suivant la tendance mondiale, les constructeurs des voitures sans permis ont également développé des modèles électriques ces dernières années. La part actuelle des véhicules électriques sur le marché des voitures sans permis est près de 10%. Cette proportion est supérieure à celle observée sur l’ensemble du marché français (2,1%).
Renault Twizy a réussi à attirer plus de 9 000 conducteurs au cours de sa première année et est devenu le véhicule 100% électrique le plus vendu en Europe. Il s’agit probablement du microcar électrique le plus connu et du leader des prix (moins de 8 000 Euro). Parmi les autres avantages de la Twizy, un design futuriste distinctif, une taille compacte et un temps de recharge rapide.
AIXAM, la marque de voitures sans permis la plus populaire à l’échelle mondiale, a déjà équipé avec des moteurs électriques plusieurs de ses modèles les plus vendus. Le prix, cependant, est un facteur de différenciation majeur. À partir de 14 900 euros, la voiture perd ses valeurs aux yeux du consommateur moyen: citoyen urbain de 14 ans ou conducteur sénior dans les régions rurales.
L’Avenir des Voitures Sans Permis
En mars 2019, PSA Groupe a présenté Citroën Ami One, le concept de la voiture sans permis du futur. Contrairement aux autres minicars, Ami One est conçu pour être utilisé exclusivement dans le covoiturage urbain.
En effet, les voitures sans permis sont la solution idéale pour la mobilité de passagers urbaine courte. Ces véhicules ne nécessitent ni permis de conduire ni réparation complexe, sont simples à utiliser, compacts et nécessitent de plus petites places de stationnement.
Dans le même temps, étant petits, pratiques et accessibles à tous (en termes de permis), les microcars peuvent facilement être utilisés en tant que service. De plus, une fois qu’ils sont un service, ils ont beaucoup plus de chances de devenir populaire, tout comme les scooters électriques.
Par conséquent, nous pensons que l’avenir à long terme des voitures sans permis sera électrique et partagé.
Le seul problème est le coût de production. Des volumes limités, des investissements élevés dans le groupe motopropulseur électrique et la connectivité rendent la production de VSP électriques et partagées coûteuse. Si PSA Groupe parvient toujours à le gérer, l’émergence de nouveaux concurrents hors des cercles de constructeurs traditionnels semble plutôt douteuse.